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Dimanche soir, le Pod Bronek, ce bar de l’île-aux-Moines, va une nouvelle fois s’exalter dans l’espoir d’un exploit des Bleus.

Dire que la coupe du Monde de 98 reste un sacré souvenir est à priori bien banal. Et un, et deux, et trois !, bien sûr !…. Ce qui l’est moins, c’est que nous avons vu les Bleus marquer les trois buts de légende depuis le Pod Bronek, ce bar de l’île où l’on aime prendre un petit café le matin vers onze heures, où résidents et Ilois se retrouvent, se croisent, échangent les nouvelles, lisent tranquillement le journal au doux soleil de printemps, d’été ou d’automne.

L’été 98 est notre première année, celle de la construction de la Maison Bleue, de son aménagement et de l’accueil de nos premiers hôtes. Tout est prêt, nous semble-t-il. Pour en être sûre, j’ai rameuté ma famille. Frères et sœurs, ribambelle d’enfants, tous ont répondu présents pour tester les lieux. Tout baigne. Télé, bière, barbecue, tout est prévu pour regarder la finale pleine de promesses en famille. Tout est neuf et sincèrement, dans la course effrénée pour finir l’aménagement avant la saison, j’ai acheté la télé, mais je ne l’avais jamais mise en route. Aïe ! Pas moyen de brancher l’antenne. On cherche, on lit les docs, on s’escrime, rien n’y fait…..

L’heure qui passe et l’écran vide nous font craindre une soirée plus grise que bleue. Plus le temps de retourner sur le continent pour voir ces 90 précieuses minutes.

Dans l’espoir de sauver l’aventure, je propose d’aller voir le match au bar, je suis sûre qu’ils ont prévu la télé, enfin, je l’espère. « Quoi, ça va pas, on va quand même pas aller voir la finale au café du coin !! » Ben, si ….

Chacun suit finalement le mouvement et notre smala rejoint le Pod Bronek déjà bondé tandis que le coup d’envoi est largement donné. Pour moi, pour qui le foot est plutôt marqué par le souvenir des matches regardés tous les mercredis soirs à l’époque où la télé était en noir et blanc (avec un père et trois frères inconditionnels, impossible d’y échapper, jusqu’à l’overdose), c’est une première. Jamais je n’ai assisté à un matche dans un stade, et encore moins dans un pub. A voir l’air un peu dépité de mes frères et beaux-frères, je sais qu’ils préfèreraient leur canapé. Les filles sont plus joyeuses, l’expérience est intéressante.

Et puis, insensiblement, l’ambiance nous prend. Tous.

C’est comme une vague qui monte à chaque action, reflue en même temps que les joueurs sur le terrain, enfle en rythme avec le public du stade de France, explose  quand soudain le premier but des Bleus est marqué. On s’exclame avec les commentateurs, on se met sur la pointe des pieds pour voir par-dessus les épaules des plus grands, on trépigne, on saute de joie ou l’on jette le bras de dépit. On crie, même, quand les buts s’enchaînent, quand la victoire se profile, quand enfin elle est là. Quelle ambiance ! C’est finalement cela qui s’est gravé dans ma mémoire, au-delà de la victoire. Les couleurs et les bruits, la joyeuse fusion qui s’est opérée-là, dans ce petit bar du bout du monde, dans cette île à l’atmosphère si calme d’ordinaire et qui le temps d’un soir s’est adonnée avec ivresse à la grande communion.

Dimanche, les Bleus vont remettre ça, en finale de coupe d’Europe. Le public va une nouvelle fois, vibrer, bruire et s’exalter dans l’espoir d’un exploit. La réconciliation a eu lieu, une victoire la scellerait. Je vois et j’entends déjà le grand baou du Pod Bronek.

#miamorbihan  #ileauxmoines  #euro2016  #foot